Plus compact, plus haut ou plus grand ? Les communes n’ont pas encore le déclic

Le secteur immobilier constate que la nouvelle politique en matière de logement est encore trop peu concrétisée en pratique

  • Construire de manière plus compacte que ce qui a été fait des décennies durant ? Six promoteurs immobiliers sur dix (58%) peinent à trouver un soutien auprès des pouvoirs locaux. 
  • Construire plus haut que la normale ? Sept promoteurs immobiliers sur dix (74%) rencontrent peu d’adhésion auprès des communes.
  • Des projets ambitieux, à grande échelle ? Près d’un promoteur immobilier sur trois (30%) se heurte régulièrement au refus des pouvoirs locaux.
  • Près de trois-quarts des communes ont, selon le secteur immobilier, une vision claire de l’évolution immobilière. Mais dès que les projets s’écartent de la normalité, que ce soit au niveau de la conception ou de la taille du projet, ceux-ci se heurtent aux réticences.
  • Le secteur lance le débat, notamment en présence de maîtres architectes flamands et bruxellois et de Jürgen Bruns-Berentelg, le directeur allemand du plus grand projet immobilier urbain en Europe.

Tout le monde s’accorde pour dire que nous devons opter pour des logements plus compacts, plus hauts et plus rapprochés les uns des autres. La théorie est belle, mais la pratique est moins évidente. Plus de la moitié des promoteurs immobiliers belges constatent de nombreuses réticences de la part des villes et des communes lorsqu’ils présentent des projets “ambitieux” s’inscrivant dans la lignée de la nouvelle politique en matière de logement. C’est ce qu’il ressort d’un sondage important effectué par l’Union professionnelle du secteur de l’immobilier (UPSI-BVS), dans le cadre de Realty, le plus gros salon de l’immobilier destiné aux professionnels dans notre pays.

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Les maîtres architectes flamands et bruxellois ainsi que de nombreux experts ont opté depuis un certain temps pour une seule et même devise : plus compact, plus haut et plus centralisé. Le secteur immobilier se rallie en un seul bloc à la vision sous-jacente à la politique en matière de logement. Mais où en est-on en réalité ? Pour y répondre, UPSI-BVS a organisé un sondage à grande échelle auprès de plus de 150 promoteurs, investisseurs et lotisseurs immobiliers qu’elle représente. 

Peu de soutien

Construire de manière plus compacte que ce qui a été fait des décennies durant ? Il ressort de l’enquête que près de six acteurs sur dix (58%) du secteur immobilier peinent à obtenir le soutien des pouvoirs locaux. Quant aux tours et autres édifices de plus grande hauteur, les réticences sont encore plus grandes. Concrètement, sept promoteurs sur dix (74%) rencontrent peu d’adhésion lorsqu’ils présentent un projet un peu plus élevé que ce qui a été fait jusqu’à présent. En outre, les projets ambitieux, à grande échelle, posent souvent problème : près d’un promoteur sur trois (30%) se heurte régulièrement au refus des pouvoirs locaux. 

“Notre pays compte quelques beaux projets immobiliers qui illustrent parfaitement bien la voie empruntée par notre politique en matière de logement. Je pense notamment à quelques grands chantiers à Anvers, Bruxelles et Namur. Ce n’est pas un hasard si les villes, les unes après les autres, deviennent plus ambitieuses dans le domaine de l’immobilier. Mais il ne faut pas que cet élan se limite à ces quelques villes. Trop souvent, nous voyons que les pouvoirs locaux ont peur d’oser faire les choses différemment.”

Olivier Carrette, administrateur délégué d’UPSI-BVS.

Barrières

Pourtant, selon le secteur de l’immobilier, nombreuses sont les administrations communales qui ont une vision bien définie. Seulement, cette vision ne s’inscrit souvent pas tout à fait dans la lignée de celle des maîtres architectes ou autres experts. Ainsi, quelque 81 % des promoteurs immobiliers constatent, dans la pratique, que la plupart des villes et des communes savent très bien quels quartiers doivent être pris en main. Et 72 % ont une vision claire de ce qu’il faut bâtir et comment il faut le faire. 

“La plupart des villes et des communes ont de l’ambition, mais dès que le projet diffère quelque peu de la normalité, en termes de conception ou de taille, de nombreuses voix s’élèvent contre celui-ci. Il y a plusieurs raisons : un manque d’effectifs qualifiés, des procédures trop lentes et trop complexes, un manque de moyens financiers, etc. Mais les réticences s’expliquent aussi souvent par les craintes de voir surgir des réactions négatives dans le voisinage. C’est pour cela qu’il est primordial de bien expliquer sa vision. Prenons l’exemple de l’Allemagne où l’on a construit Hafencity, le plus grand projet immobilier urbain en Europe. Lorsque l’on voit ce type de projet, on se rend vite compte que nous avons ici encore du pain sur la planche.” 

Olivier Carrette, administrateur délégué d’UPSI-BVS.

De lentes procédures d’octroi de permis

La bête noire, c’est surtout les délais dans lesquels les permis de bâtir sont octroyés, sans oublier les procédures à respecter. Quelque 63 % des promoteurs wallons considèrent que c’est un réel problème. A Bruxelles, ils sont quelque 62 %. En Flandre, ils ne sont que 30 %.

“Le secteur et les pouvoirs publics doivent par conséquent à nouveau oser s’asseoir ensemble autour d’une table. Plusieurs dossiers sensibles ont récemment amené le monde politique à parfois vouloir éviter d’entamer le débat avec le secteur immobilier. À tort, dans la mesure où la grande majorité des professionnels de l’immobilier souhaite justement mener ce débat sociétal avec le politique. C’est le message que nous voulons faire passer aujourd’hui aux différents pouvoirs publics.” 

Mathieu Van Marcke, General manager Realty

Le plus grand chantier d’Europe

Le secteur veut ouvrir le débat et participer à la réflexion sur les différentes solutions possibles. Raison pour laquelle il invite les pouvoirs publics à discuter lors de Realty, le plus grand salon immobilier destiné aux professionnels, qui ouvre ses portes aujourd’hui.

Le secteur a invité le Professeur Jürgen Bruns-Berentelg, le directeur du projet allemand Hafencity Hamburg, en Belgique pour échanger des idées. À la tête du plus grand projet immobilier urbain d’Europe qui compte 6000 appartements et espaces de bureaux pour quelque 45 000 personnes, Jurgen Bruns-Berentelg sera l’un des invités d’honneur de demain. Les maîtres architectes flamand et bruxellois, Leo Van Broeck et Kirstiaan Borret, dirigeront également le débat.

 

Vous trouverez en pièce jointe une présentation des principaux résultats de l'étude.

Le salon Realty ouvre ses portes aujourd’hui sur le site de Tour & Taxis à Bruxelles jusqu’au jeudi 18 mai inclus. Le débat auquel participent notamment les maîtres architectes flamand et bruxellois se déroulera demain de 10h30 à 12h30.

UPSI-BVS-enqu_te-2017-.pdf

PDF - 333 Kb

Olivier Carrette

Administrateur-délégué, UPSI - BVS

Mathieu Van Marcke

CEO, Realty

Younes Al Bouchouari

Bereal

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