Mise aux enchères de la première "machine à calculer grand public" par un hôtel de vente belge
Un seul exemplaire connu en Belgique, à peine 5.500 pièces produites dans le monde entier
7 juin 2019
Une première : le grand public peut dès à présent admirer l'une des premières machines à calculer à avoir été commercialisées. Cette calculatrice vieille de 130 ans n'a été fabriquée qu'en 5.500 exemplaires à travers le monde, dont un seul exemplaire connu en Belgique ! Si la valeur estimée de cet "arithmomètre" varie entre 1.000 et 1.500 euros, "la calculatrice la plus fiable de son temps" pourrait bien rapporter beaucoup plus. Cette pièce unique sera mise aux enchères aux côtés de plus de 1.200 autres lots les 14 et 15 juin à l'hôtel de ventes bruxellois Arenberg Auctions.
De nos jours, les arithmomètres - ou tout simplement calculatrices - se déclinent dans toutes les tailles et poids. Selon les experts, cependant, l'exemplaire qui vient d'être dévoilé à Bruxelles peut être qualifié d'exceptionnel. Il s'agit de la première calculatrice fonctionnelle jamais commercialisée. Provenant d’une collection privée, la machine, qui date de 1886, ne ressemble guère aux versions électroniques ou numériques que nous connaissons aujourd'hui. La machine à calculer de type 'T1865B' - 60 centimètres de long, 18 centimètres de haut et 6 centimètres de large - est presque aussi grande qu'un petit bureau.
"Ce fut la première calculatrice mécanique capable d'additionner, de soustraire, de multiplier et même de diviser. La conception originale date de 1821, mais l'inventeur Charles de Colmar a passé pas moins de 30 ans à la perfectionner. Un arithmomètre de ce type est extrêmement rare. Le fait qu'il soit parfaitement fonctionnel est d'autant plus extraordinaire. En Belgique, nous n'en avons trouvé qu'un seul exemplaire, dans une collection de l'ULB. »
Henri Godts, expert Arenberg Auctions
Premier ordinateur
L'ingénieur et inventeur français Charles de Colmar (1785-1870) était sans aucun doute l'un des plus grands esprits de son temps. Dès 1820, il dépose son premier brevet pour sa machine à calculer, mais celle-ci ne sera mise en production que trente ans plus tard. D'autres développements mèneront finalement à l'avènement des premiers ordinateurs. La machine à calculer se forge une solide réputation en raison de son extrême précision. Grâce à un système ingénieux de leviers, de cylindres et d'engrenages, elle parvient à résoudre des calculs jusqu'à 16 chiffres. La machine s'est déclinée dans toutes les variantes jusqu'en 1930 environ.
"Colmar peut être considéré comme le 'père de la calculatrice moderne'. L'ingénieur a utilisé les principes des calculateurs antérieurs, mais en a perfectionné la conception et le mécanisme. Disponible sur le marché pendant plus de 20 ans, la machine à calculer 'T1865B' était la plus fiable de son époque. Elle a été vendue dans le monde entier à des commerçants, ingénieurs, banques et administrations publiques. Elle pouvait effectuer des calculs jusqu'à 16 chiffres."
Henri Godts, expert Arenberg Auctions
Si vous êtes intéressé par cette pièce unique, pas besoin de vous ruiner. Elle pourra changer de propriétaire pour "à peine" 1.000 euros.
Recueil photo de 15 kilos
Outre l'exceptionnelle machine à calculer, 1.200 autres lots seront mis en vente les 14 et 15 juin prochains chez Arenberg Auctions - le plus grand hôtel de vente d’ouvrages remarquables du Benelux. Parmi les plus saisissants, on notera le recueil photo dédicacé de la main du célèbre photographe et écrivain américain Peter Beard. Peter Beard est surtout connu pour ses photographies d'Afrique et de faune africaine. L'ouvrage de 2006 pèse 15 kilos et renferme plus de 600 clichés exceptionnels. Valeur estimée : 800 euros.
"Peter Beard est un nom célèbre dans le monde de la photographie. Depuis les années 60, ses clichés sont diffusés et publiés aux quatre coins du monde. Cet ouvrage est exceptionnel, car il y en existe à peine 2.250 exemplaires. Celui-ci a même été dédicacé à la main."
Henri Godts, expert Arenberg Auctions
Objet onéreux
L'un des objets les plus onéreux de la vente aux enchères, cependant, est un atlas vieux de près de 400 ans du cartographe néerlandais Petrus Kaerius. On y trouve l'exceptionnelle carte "Leo Belgicus". Une pièce de collection en soi selon les experts, car il s'agit de l'une des cartes les plus emblématiques des 17 provinces des Pays-Bas septentrionaux et méridionaux, c’est-à-dire la Belgique et les Pays-Bas actuels. La valeur de l'atlas est estimée à 25-30.000 euros. Enfin, une collection exceptionnelle de Bibles et deux atlas d'Ortelius du XVIe siècle seront également mis en vente.
La machine à calculer d'exception, le recueil de photographies de Peter Beard et les autres pièces remarquables seront exposés du 7 au 13 juin à l'hôtel de ventes Arenberg Auctions, rue aux Laines 19/2 à Bruxelles.