Les villes commerciales croient trop souvent que les voitures autonomes appartiennent à un futur lointain

Sept Belges sur dix empruntent aujourd’hui leur voiture pour faire du shopping, et la tendance ne fait que se renforcer. Seul l’emploi des transports en commun diminue, selon une étude approfondie du groupe Hugo Ceusters-SCMS. Il est donc plus que temps, pour un grand nombre de villes, de travailler à une politique de mobilité et de stationnement tournée vers l’avenir. Une vision défendue par Axel Ceusters, managing director du groupe Hugo Ceusters-SCMS, dans le cadre du salon international Mapic, dédié à l’immobilier commercial, qui verra plusieurs centaines de représentants de villes et communes se réunir à Cannes.

67,6%. C’est la proportion exacte de Belges qui utilisent leur voiture pour faire leur shopping. Un chiffre qui contraste nettement avec celui de l’emploi des transports en commun : 17,5% en 2014, 16,5% en 2015 et 14,7% en 2016. La chute n’est certes pas vertigineuse mais indique clairement l’existence d’une tendance de fond. Cette tendance, révélée par notre étude auprès de 11.086 Belges est d’autant plus surprenant que, il y a quelques années encore, tout semblait indiquer que les consommateurs opteraient toujours plus pour les transports en commun.

Pour nos villes et communes, ce doit être le signal d’alarme afin qu’elles adaptent mieux leurs infrastructures routières à leur politique de stationnement et aux comportements des shoppers belges. Si les autorités locales souhaitent réellement que les clients belges utilisent moins leur véhicule, la solution ne réside pas dans le bannissement total des automobiles dans les centres-urbains - comme beaucoup l’affirment aujourd’hui. En optant uniquement pour cette approche, aucune solution n’est apportée au problème de fond, sans parler de l’impact négatif considérable que ces politiques peuvent avoir sur les revenus des magasins traditionnels. Un impact donc ils peuvent très clairement se passer.

Miser sur l’innovation, développer une vision novatrice, c’est là que réside la solution. Faire de sa ville ou sa commune une entité “future proof”. Comment pouvons-nous améiorer notre politique de stationnement et l’adapter aux usages futurs: voilà la question-clé. Stimuler l’usage des transports en commun ne suffira pas. Il faut oser penser à l’installation de routes cyclables hyper-modernes et s’assurer qu’elles soient accessibles à tous les types de publics. Il faut aussi penser à la nouvelle tendance du shopping “mains libres”, grâce auquel les consommateurs ne doivent plus trimballer leurs sacs de courses mais peuvent récupérer leurs achats ailleurs, à l’extérieur de la ville.

Le car-sharing, aussi, devient particulièrement populaire. En tant que ville, osez vous y préparer et anticiper : avez-vous déjà entendu parler des services comme Drive Now de BMW ? Grâce à ce type d’applications, vous pouvez réserver une voiture où et quand vous le souhaitez, laisser ensuite le véhicule où vous le souhaitez et quand vous le voulez, avant de recevoir une simple facture basée sur le temps d’utilisation du véhicule. Dans une ville comme Berlin, vous pouvez remarquer ce type de véhicules à tous les coins de rue. Et la tendance devrait s’imposer chez nous aussi. Les véhicules autonomes, aussi, n’appartiennent plus du tout au registre de la science-fiction. Nous devons en tenir compte dès maintenant dans la définition de nos politiques de mobilité. Car d’ici 10 ans, la voiture autonome sera devenue quelque chose d’aussi commun que le smartphone dans votre poche.   

C’est aussi pour cela que vous devons construire des parkings supplémentaires dans les villes.  Je ne parle pas ici des bâtiments traditionnels de 7 étages avec un nombre incalculable de places, mais plutôt de parkings souterrains hypermodernes qui pourraient servir de plateforme pour les services de car-sharing, le co-voiturage, le pick & ride, le park & ride, etc. En d’autres mots : des plateformes qui puissent être adaptées aux tendances du futur. Pensez aux technologies d’aujourd’hui, et préparez les parkings de votre villes au monde demain.  

En résumé: un parking est bien plus qu’un simple emplacement. Le transport en commun, c’est bien plus qu’un bus rempli de voyageurs. Ce n’est que lorsque nos villes ne seront plus pensées selon des schémas classiques, que les autorités locales oseront définir des politiques novatrices et embrasseront franchement les nouvelles technologies, que nous pourrons réaliser la ville commerciale et mobile de demain. Ce n’est qu’alors que nous pourrons nous défaire de l’utilisation stéréotypée de la Reine automobile. Acteurs privés et autorités locales, travaillons ensemble afin de concrétiser cette vision.

 

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