« Le plus petit livre du monde » mis aux enchères par une salle de vente bruxelloise
Ce livre de prières allemand est si petit qu’il ne peut être lu à l’œil nu.
13 décembre 2021
Le premier « bestseller » médiéval – un livre vieux de plus de 500 ans approchant les 8 kilos ; le plus petit livre du monde, à peine 5 millimètres ; une peinture monumentale évoquant l’histoire du Brésil. Voici quelques-unes des pièces remarquables sur lesquelles les collectionneurs belges et étrangers pourront enchérir ce week-end à Bruxelles. La salle de vente Arenberg Auctions spécialisée dans la dispersion de livres rares, manuscrits et cartes joue pour sa dernière vente de l’année sur des contrastes inédits et compte bien adjuger les lots les plus importants pour des dizaines de milliers d’euros.
De la taille d’une pointe de crayon, à peine 5 x 5 millimètres, et contenant le Notre Père en sept langues. Telles sont les caractéristiques du plus petit livre du monde, un collector réalisé en 1952 à titre de défi typographique par le Musée Gutenberg, le fameux musée allemand de l’imprimerie. L’ouvrage fut vendu en vue de financer sa rénovation. Des dizaines d’années plus tard, beaucoup de ces petits livres ont été dispersés de-ci de-là, mais l’un ou l’autre exemplaire refait surface à l’occasion, comme ici à Bruxelles.
« La particularité unique de cet exemplaire est qu’il est vendu avec 3 caractères typographiques plus grands que le livre lui-même. Le texte imprimé est si minuscule qu’il ne peut être lu à l’œil nu mais requiert l’usage d’une forte loupe . »
Henri Godts, expert Arenberg Auctions
Cette pièce rarissime est mise aux enchères par la salle de vente Arenberg Auctions et est estimée entre 1000 et 1500 €. En tout, la salle offre quatre lots de minuscula, totalisant une estimation entre 3500 et 5000 €.
Le premier « bestseller » médiéval
Un autre ouvrage remarquable est la Chronique de Nuremberg, vieille de plus de 500 ans et l’un des plus connus et des mieux illustrés des incunables ou livres imprimés avant 1500. C’est le médecin humaniste Hartmann Schedel (1440-1514) qui rédigea en latin cet ouvrage et le publia en 1493. Il s’agit d’une histoire du monde chrétien depuis son origine au début des années 1490.
De nos jours, la Chronique de Nuremberg est surtout réputée pour la beauté de ses nombreuses illustrations. Plus de 1800 gravures sur bois furent créées, dont certaines par Albrecht Dürer, alors jeune apprenti. Cet ouvrage exceptionnel est estimé entre 30.000 et 40.000 €.
« Les centaines d’illustrations imagent des scènes de l’Ancien et du Nouveau Testament ainsi que des vues de villes, Florence, Jérusalem ou Vienne telles qu’on se les figurait à l’époque. Avec un tirage à 1800 exemplaires, exceptionnel pour l’époque, la Chronique de Nuremberg est à coup sûr l‘un des premiers bestsellers ».
Henri Godts, expert Arenberg Auctions
Une peinture monumentale d’un missionnaire espagnol au Brésil
La salle propose aussi à la vente une peinture monumentale intitulée José de Anchieta domptant des jaguars sauvages. Cette toile de près de 2 mètres de haut est attribuée au peintre bruxellois Antoon Sallaert (1594-1650). Au centre figure le missionnaire José de Anchieta (1534-1579), un jésuite espagnol, l’une des figures iconiques de l’histoire du Brésil. Il fut l’un des premiers missionnaires présents en Amazonie et aurait participé à la fondation de São Paulo et Rio de Janeiro.
La peinture représente deux jaguars se roulant à ses pieds. Détail intéressant : les jaguars étant encore très peu connus dans nos régions, le peintre les a représentés comme des léopards. L’œuvre est estimée entre 12.000 et 18.000 €.
Ces pièces et d’autres dont une collection d’œuvres surréalistes d’artistes connus tels René Magritte et Marcel Mariën, ainsi qu’un important fusain d’Odilon Redon, seront vendues les 17 et 18 décembre par la salle Arenberg Auctions, Rue aux Laines 19/2 à Bruxelles.