Les experts de l'immobilier se penchent sur 2024
"Le nombre de transactions portant sur de nouvelles constructions devrait augmenter de 10 à 15 %"
3 janvier 2024
Un sérieux refroidissement du marché de l'immobilier, de longues procédures d'autorisation et un marché de la construction neuve en perte de vitesse : les promoteurs immobiliers et les agents immobiliers ont été pris dans une tempête parfaite l'année dernière. Néanmoins, avec la forte baisse des taux hypothécaires, les experts immobiliers s'attendent à un rebond du marché de l'immobilier en 2024.
Après plusieurs années d'effervescence sur le marché de l'immobilier, 2023 a vu un refroidissement significatif du marché de l'immobilier pour la première fois depuis longtemps. Le nombre de transactions a chuté de 30 % l'année dernière. "Les agents immobiliers doivent programmer beaucoup plus de visites avant qu'un bien ne soit vendu. Il faut à nouveau prévoir une visite supplémentaire avec les parents ou un expert, et il y a à nouveau plus de négociations. En bref, nous sommes revenus à la normale", déclare Filip Dewaele, président de Dewaele Vastgoedgroep.
Les prix de l'immobilier sont restés stables malgré la forte baisse du nombre de transactions. Les agents immobiliers prévoient la même tendance en 2024, même s'ils mettent en garde contre un marché à "trois vitesses". "Une maison parfaitement habitable, joliment décorée et située dans un quartier agréable coûtera environ 3 % de plus, à cause de l'inflation. Mais les maisons entièrement rénovables avec un mauvais EPC et un problème d'amiante deviendront même 5 % moins chères, en plus de la baisse de prix de 10 % de cette année", explique Johan Krijgsman, PDG d'ERA.
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Selon Wouter Coucke, directeur du développement chez Camino Group, le gouvernement ne met pas l'accent sur la bonne chose. "Il faudrait mettre davantage l'accent sur la construction de remplacement à partir d'un certain seuil, lorsque les coûts de rénovation ne l'emportent plus sur le résultat final. Parfois, la démolition et la reconstruction sont tout simplement la meilleure solution, mais aujourd'hui, seule la rénovation est mise en avant par le gouvernement et c'est un peu partial."
Relance du marché de la construction neuve
Avec la popularité des propriétés à haute efficacité énergétique, les experts immobiliers s'attendent à une relance du marché de la construction neuve et, par extension, de l'ensemble du marché immobilier. "Je m'attends à ce que le nombre de transactions de nouvelles constructions augmente de 10 à 15 % en 2024. Mais ce taux intervient après une baisse de 35 pourcents en 2023. Cela signifie qu'à la fin de 2024, le nombre de transactions pour les nouvelles constructions sera toujours inférieur d'un quart à celui de 2022, une année exceptionnelle pour l'immobilier", explique M. Krijgsman. "Le marché immobilier dans son ensemble se redressera. Le recul de 30 % sera à nouveau effacé", prévoit Johan Heylen de Heylen Vastgoed. "Les nouveaux projets de construction pourront enfin démarrer en 2024. Ce feu vert ne s'est pas concrétisé en 2023 en raison de la volatilité des marchés et de la longueur des procédures d'autorisation, mais il devrait se concrétiser en 2024", poursuit-il.
Ces longues procédures d'autorisation restent une épine dans le pied des promoteurs, malgré les perspectives positives. "Il se peut qu'il y ait un certain courage politique pour prendre des décisions. En faisant preuve d'indécision, le gouvernement alimente le fossé des loyers en raison du manque de logements de qualité. N'importe qui peut simplement déposer des objections et repousser les projets de construction de plusieurs mois", fait écho Sven Potvin d'Antonissen Development Group. "Ce resserrement de l'offre entraîne une hausse des loyers", affirme Filip Dewaele. "Les loyers, et donc les rendements locatifs, vont continuer à augmenter en raison de la demande toujours croissante et de l'offre plus limitée. La demande augmente parce qu'un nombre croissant de personnes sont contraintes de louer en raison des prix élevés de l'immobilier. Le nombre de personnes qui pourront à l'avenir échanger leur bien locatif contre un bien propre est également en baisse", conclut-il.
